Diaporamas et présentation

Pourquoi faire une présentation multimédia ?

La présentation multimédia doit soutenir notre discours, l’enrichir. Elle peut être utile pour entretenir l’attention, motiver une assemblée. Le premier écueil est d’afficher tout ce qu’on dit et de le lire. Rien n’est plus insupportable, et rien ne risquera plus de vous faire passer pour incompétent que de lire des diapos (pratique encore tellement fréquente!).

 Un support de type « diaporama » peut présenter plusieurs intérêts :

  • pour illustrer une idée : associer son propos à une image bien choisie aidera le public à mémoriser notre message ou à le détailler : impossible à l’oral d’expliciter un tableau d’indicateurs, des graphiques complexes sans support…
  • pour créer de l’interactivité: poser une question dans le diaporama, très ouverte pour lancer le débat ou au contraire fermée de type QCM pour mettre tout le monde en interactivité (cf articles sur les techniques d’animation).
  • pour structurer un discours : le diaporama affichant une hiérarchie en parties, sous-parties permet au public de suivre, de se projeter, d’éviter de poser une question sur un élément qui va manifestement être abordé un peu plus tard…
  • pour rassurer l’utilisateur : qui a peur de l’oubli, de l’ennui des participants, etc.

Mais cela peut aussi avoir des inconvénients :

  •  « powerpoint » a tendance à nous conduire dans une présentation linéaire, chronologique et « fermée ». Fonctionnement descendant, pas à l’écoute des participants, des réactions, etc.
  • Risque (qui ne l’a pas « subi » un jour ?) du formateur qui lit…c’est tellement rassurant, c’est « confort » pour lui mais pour ceux qui sont en face (J’ai vécu une fois le conférencier qui a enchainé 120 diapos en 1h30…insupportable !).

Comment créer intelligemment son diaporama ?

 Il y a plusieurs modes de fonctionnement :

– commencer d’abord par la présentation multimédia. Il n’est pas rare que le formateur cherche d’abord une autre présentation sur le sujet, se l’approprie, la modifie, l’enrichisse (ne pas oublier alors de citer ses sources !) mais ça peut être limitant si on n’a pas réfléchi en amont au plan, aux éléments, et si on n’a pas le bagage relatif.

– élaborer d’abord sur papier les grandes lignes du contenu de formation, le plan, les informations importantes, puis passer à la présentation, un support nourrissant l’autre.

– Commencer par la rédaction du contenu complet et détaillé de la formation :hiérarchie, informations, exemples, situations à faire vivre,etc. Puis créer la présentation multimédia.C’est maintenant ma façon de procéder. C’est là que l’on se rend compte parfois qu’elle n’apporterait rien de plus et qu’elle n’a pas lieu d’être si ce n’est comme « enrichissement visuel et esthétique ». Mon premier support écrit est ensuite allégé pour devenir la trace donnée aux participants à l’issue de la formation.

Les points techniques importants

Les logiciels de présentation (powerpoint, libre office…) offrent des modèles de présentation déjà paramétrés. Ils sont généralement bien pensés sur l’aspect graphique (harmonie des couleurs, etc).

Les points clés :

– choisir un thème simple pour conserver l’attention sur le contenu,

– éviter les transitions entre les diapos qui risquent de donner le tournis (texte défilant, etc). Choisir une transition toujours identique tout au long de la présentation.

– choisir un contraste suffisant entre la police et la couleur du fond.

– privilégier des polices « faciles à lire »  sur écran, c’est-à-dire sans empattements, comme arial, verdana, etc.

Pour la taille, on visera autour de 40 pour les titres et à minima 24 pour le texte.

– un seul tableau / graphique / image par page/diapo.

 – doser la quantité de texte ! Il n’en faut pas trop (6 points de 6 mots maximum)

Ce qu’il faut éviter:

Présentation multimédia (1)

Avec l’aimable autorisation de son auteur.

Organisation de la présentation multimédia

 – La première diapo :

 Soigner la première diapo. Généralement, le formateur est là avant les participants. Il allume son ordinateur, prépare le diapo, le lance sur cette fameuse première diapo puis va accueillir les participants, etc.Cette diapo va alors donner le ton de la formation, une première impression importante. Donc sur cette diapo, on soigne la lecture du titre, voire d’un sous-titre qui préciserait déjà l’orientation du contenu. Il faut être sobre. On pourrait éventuellement y adjoindre une image, illustration qui appelle à la réflexion sur le sujet donné, voire un dessin humoristique qui servira alors de déclencheur à la présentation.

– La suite

Si la présentation va être longue, i.e. en formation au-delà d’une heure, il est bon de présenter un « sommaire », de présenter le contenu pour que chacun sache ce qui l’attend par le menu.La deuxième diapo sera alors le plan de présentation. Sans fioriture, généralement appelée « plan, sommaire, ordre du jour… ».Elle est importante pour permettre de faire un premier lien avec ses propres connaissances ou questionnements sur le sujet

 – enrichir son contenu

Une présentation qui se veut multimédia pourra donc intégrer…du multimédia. Ainsi, l’usage de la vidéo pourra enrichir le propos : vidéo d’une situation de classe, extrait ciblé de la parole d’un expert universitaire sur le sujet, etc.

  • La hiérarchisation de la formation

Lors de la présentation, il peut être nécessaire de rappeler régulièrement le plan.Pour cela, plusieurs possibilités :

– intégrer dans la diapo l’intitulé de la partie avec une couleur dédiée

– refaire une diapo insérée entre chaque partie pour remontrer l’avancée dans le plan en mettant en gras le point qui va être ensuite évoqué.

– la fin de la présentation

La fin de la présentation doit aussi être pensée. Elle pourra proposer une synthèse, un bilan du temps de formation, les sources utilisées, etc.

 Mise en œuvre

 La mise en œuvre d’une présentation doit éviter autant que possible un mode transmissif, descendant, proche du monologue derrière l’écran.Plus facile à dire qu’à faire. Car cela dépendra d’autres paramètres :

– la connaissance réciproque du public et du formateur : vous arrivez en terrain connu ou non, avec un public dont vous avez l’habitude ou pas…

– le sujet : attendu ou loin des préoccupations des formés, polémique ou non…

– les motivations : présents car convoqués à cette formation, présents car ayant choisi cette formation, ce n’est pas la même chose !

– du moment : le mercredi après-midi ne met pas dans de bonnes dispositions les enseignants, mais après 18h non plus…alors que dire après 19h…

L’interactivité dans la formation

Le recours à un support de présentation ne doit pas fermer le modèle de formation. Dans tous les cas, la mise en œuvre peut se ponctuer de temps de mise en activité (travail de recherche par groupe, mise en atelier, etc) mais aussi d’un échange avec le formateur. On pourra alors poser des questions, voire les intégrer à la présentation. L’objectif du questionnement est d’interroger sur un point  qui vient d’être présenté : vérifier la bonne compréhension, prendre l’avis des enseignants, etc. Même avec des grands groupes il est possible d’éviter les formats uniquement descendants.

La posture du formateur

Avant tout, au-delà du contenu, c’est un exercice de communication. Donc quelques points fondamentaux à ne pas oublier :

– parler aux personnes, et non à son ordinateur. La présentation est un support, un complément, pas une béquille.

– savoir s’exprimer face à un public qui peut être de taille variée : de 10 à 300…Il faut parler savoir parler lentement, avec conviction. Etre souriant. Savoir gérer le ton, les silences.

– adopter une posture ouverte de communication :

* on doit suffisamment maîtriser le contenu pour pouvoir être debout, animer son intervention, répondre aux questionnements et ne cliquer pour changer de diapo que lorsque c’est nécessaire. Une télécommande peut alors être un très bon allié.

* la posture du formateur est fondamentale : où je m’installe, comment je communique, comment je suscite l’adhésion de tous (les regards, balayer la salle), comment je gère les différents profils présents en formation (le bavard, le timide, le « je-sais-tout », le rebelle…).

– gérer le rythme : une présentation a un rythme. Celui-ci est pensé dès la conception de la présentation mais aussi dans sa mise en œuvre. Le formateur jouera avec les blancs, les silences. Il dosera son contenu sur la durée. Il n’oubliera pas que même les adultes ne peuvent maintenir leur attention en permanence…

 What else ?

 D’abord se poser la question : ai-je absolument besoin d’un support multimédia ? Quelle est sa plus-value ? Cela dépend de ses objectifs de formation, du public, de la durée, etc. et surtout, à condition de bien choisir son outil et ses contenus.

On peut tout à fait conserver « powerpoint » mais à condition de profiter de toutes ses possibilités. Il est possible d’en faire un outil souple, non linéaire qui s’adapte au fil de la présentation. Personnellement, j’utilise majoritairement powerpoint en y intégrant images, vidéos, et des liens hypertextes (parfois invisibles des participants) qui me permettent de ne plus avoir un déroulé linéaire mais une présentation à plusieurs étages, permettant de présenter des documents, ressources, points supplémentaires SI j’en ai besoin.

On peut aussi enregistrer ses commentaires et faire de son diaporama une vidéo qui peut être distribuée aux enseignants comme trace de la formation…

Les autres solutions techniques 

J’ai utilisé Prezi, très intéressant par sa modularité et les différents niveaux d’informations que l’on peut y intégrer, permettant de piocher sur ce dont on a besoin.

Il existe aussi d’autres solutions très ergonomiques maintenant :

  • un incontournable comme Genially : voir par exemple un genially crée pour des constellations en français sur « l’enseignement de l’oral, aux cycles 2 et 3 « : tout à la fois dossier en ligne, support de formation à distance et en partie support de formation en présentiel. On en trouve maintenant de très nombreux, l’outil étant très utilisé par les formateurs. Le site Genially propose ses propres outils de formation à l’outil, à consulter sans hésiter.
  • CANVA qui offre des opportunités intéressantes. Il existe de nombreux tutos pour découvrir CANVA ou l’exploiter pleinement; Par exemple : vidéo pour débutants.

POUR ALLER PLUS LOIN

De l’usage du numérique en formation des adultes Cairn.info : cet article analyse les enjeux et les limites du numérique dans la formation des adultes.

Les 6 méthodes pédagogiques du formateur pour adulte à adopter : cet article présente les différentes techniques pédagogiques à mettre en place, et donne des conseils pour utiliser powerpoint .

Microsoft propose des outils pour se former à PowerPoint : des ressources pour apprendre à utiliser powerpoint, découvrir les dernières fonctionnalités…

– Sur le site outils Tice, un article propose d’autres alternatives techniques, notamment gratuites.

2 thoughts on “Diaporamas et présentation”

  1. Merci pour l’article, très intéressant. Mais qui dit interactivité dit Genially ! Des modèles à éditer, des clics pour ouvrir des fenêtres et ainsi ne pas saturer l’espace visuel, des étiquettes, des graphiques, l’intégration d’audio, de video etc. Possibilité de naviguer en micro site pour casser la linéarité…
    Un plan gratuit permet de travailler sans aucun problème.

    1. Très juste, merci ! Ici j’ai repris le « vieil » article de l’ancien site.
      J’ai ajouté genially (avec un exemple complet créé il y a qqs années) et canva qui offre aussi des possibilités intéressantes 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *